top of page
1.jpg

St. Montfort

LOUIS-MARIE GRIGNION DE MONTFORT : LE FONDATEUR

L’enfance, la jeunesse et les études

 

Le fondateur de l’institut des Frères de Saint-Gabriel est Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, appelé aussi Montfort. 

 

Louis est né le 31 janvier 1673, à Montfort-sur-Meu (à 25 km de Rennes) et baptisé le lendemain. Son père, Jean-Baptiste Grignion, était avocat ; sa mère, fille d’un magistrat de Rennes. Louis ajoutera plus tard à son nom celui de Marie à cause de son grand amour pour la Vierge. L’additif « de Montfort » n’est pas un titre de noblesse ; c’est tout simplement le nom du lieu de son baptême. 

 

Dès ses premières années, il révèle de grandes qualités : intelligence vive, piété profonde, facilité de partager ce qu’il apprend au catéchisme avec ses frères, ses sœurs et  ses camarades. 

 

A 12 ans, il est étudiant au collège des Jésuites à Rennes. Il se montre brillant élève en philosophie, très consciencieux dans son travail. Il aime prendre du temps pour aider ses frères et sœurs  dans leurs études.

Sa Vie à Rennes va l’ouvrir à un monde qu’il ignorait : celui des pauvres. Guidé par un prêtre, il visite les pauvres dans les hôpitaux. Suivant l’exemple de sa mère, il va secourir ceux qui n’osent pas se montrer.

Un fait, entre autres : un collégien est mal habillé ; on se moque de lui. Louis-Marie  s’indigne et fait une collecte auprès de ses camarades. Il conduit le jeune chez le couturier et dit à celui-ci : « Monsieur, voici mon frère et le vôtre. J’ai quêté dans la classe pour le vêtir convenablement. Si cette somme ne vous suffit pas, à vous d’ajouter le reste ! ». Le couturier s’exécute.

 

Conseillé par ses éducateurs, il s’engage dans la Congrégation de la Sainte Vierge, occasion pour lui d’éclairer sa foi et sa dévotion mariale. 

 

Dans ces temps de prière, de réflexion, une pensée s’impose à lui : se faire prêtre. Il confie cet appel intérieur à ses parents qui en sont très heureux.

 

En septembre 1693, il quitte son pays natal et rejoint, à pied, le Séminaire Saint-Sulpice de Paris.

new.jpg

Montfort-sur-Meu, Birthplace

Scan 2.jpg

Louis Marie apprenant à prier à sa jeune sœur.

Scan 1.jpeg

Louis-Marie prend La défense d'un collègien

​

Le missionnaire apostolique 

 

Le 5 juin 1700, Louis-Marie est ordonné prêtre. Son désir est « de faire le catéchisme aux pauvres de la campagne et d’inciter les gens à la dévotion à la Sainte Vierge ».

 

Pendant 6 ans, il sera aumônier de l’hôpital général de Poitiers. C’est là qu’il rencontrera Marie-Louise Trichet qui prendra l’habit religieux le 2 février 1703 et deviendra ainsi la première Fille de la Sagesse. Là, il entreprend de donner un peu de bonheur à 400 pauvres, en allant quêter de la nourriture pour eux et en soignant les malades. 

 

Mais en 1706, pour mettre fin aux querelles et jalousies, il quitte l’hôpital et il va à Rome consulter le Pape Clément XI qui lui dit : « En France, vous avez un grand champ d’apostolat ; enseignez avec force la doctrine chrétienne au peuple et aux enfants, faites renouveler les vœux du baptême et travaillez toujours en parfaite soumission aux évêques ». Il reçoit du Pape un crucifix et le titre de « missionnaire apostolique ».

 

Pendant dix ans, le Père de Montfort va prêcher 200 missions et retraites dans l’Ouest de la France : la Bretagne, les Pays de la Loire, la Vendée, l’Aunis, la Charente.

 

Dans toute sa vie missionnaire, il vit intensément uni à Jésus et à Marie, aussi ses missions ont-elles un grand succès. Il a la parole facile, l’art d’être concret dans sa prédication et de s’adapter aux gens, le don de toucher les cœurs. Il termine ses missions, en érigeant un grand calvaire pour rappeler l’amour du Seigneur. Le plus célèbre est celui de Pontchâteau en Loire-Atlantique qui est, aujourd’hui encore, un lieu de pèlerinage très fréquenté. 

 

Montfort veille à perpétuer le fruit des missions par l’établissement de confréries, d’écoles charitables…

doc04257720220315100516_002.jpg

Montfort, catéchiste des petits

doc04257720220315100516_011.jpg

Montfort, missionnaire … Pontchâteau

Bishop of Champflour.jpg

Monseigneur de Champflour (1646-1724) évêque de La Rochelle de 1703 à 1724, admirateur et soutien de Louis-Marie.

 

Le fondateur

​

Dès le début de son ministère sacerdotal en décembre 1700, Louis-Marie envisage une congrégation pour aller partout faire la catéchèse aux paysans, aux pauvres, aux enfants. Pendant ses 15 ans de vie missionnaire, Montfort aura des prêtres collaborateurs, comme MM. des Bastières ou Gabriel Ollivier qui l’accompagneront plusieurs années, mais pas de façon stable. Vers 1712, à La Rochelle, il écrit une Règle des Prêtres Missionnaires de la Compagnie de Marie, règle où le catéchisme aux enfants occupe une grande place. Il faut attendre février 1715 pour avoir le premier prêtre de cette Compagnie : Adrien Vatel (1680-1748), jeune prêtre normand, ancien du Séminaire du Saint-Esprit de Claude Poullart des Places, mais qui ne s’engagera par vœux qu’en 1722.  En septembre 1715, un jeune prêtre du diocèse de La Rochelle, René Mulot (1683-1749), malgré sa santé déficiente,  accepte lui aussi de se joindre au Père de Montfort. Il sera le 1er Supérieur général de la Compagnie de Marie en 1722.

 

En décembre 1701, Montfort rencontre dans une église de Poitiers, une jeune poitevine de 17 ans, Marie-Louise Trichet (1684-1759), venue se confesser à lui.  Montfort a l’intuition que Dieu peut faire de grandes choses à travers elle. Il lui demande en janvier 1703, de venir travailler à l’hôpital général de Poitiers, comme servante des plus pauvres, et de se joindre à l’Association de la Sagesse dirigée par une aveugle. Le 2 février 1703, cette fille de la bourgeoisie, reçoit de Montfort un humble habit gris de paysanne et le nom de Marie-Louise de Jésus. Pendant 12 ans, comme novice, elle va se dévouer dans cet hôpital général qui recueille les déshérités de la vie. En 1713, une compagne se joint à elle : Catherine Brunet. En 1715, Montfort demande à Marie-Louise et à Catherine de quitter Poitiers pour La Rochelle, diriger une école charitable et s’occuper de l’Hôpital Saint-Louis. Le 1er août 1715, Mgr de Champflour approuve la Règle des Filles de la Sagesse écrite par Louis-Marie et revue par Marie-Louise. Le 22 août 1715, Marie-Louise Trichet, Catherine Brunet, Marie Valleau et Marie Régnier font leur première profession religieuse. Marie-Louise est nommée supérieure. 

 

En 1705, dans une église de Poitiers, Louis-Marie demande à un jeune homme de 18 ans, Mathurin Rangeard (1687-1760), de le suivre. Mathurin deviendra son compagnon fidèle dans les missions et il continuera cet apostolat jusqu’à sa mort, en 1760 : donc 55 ans de vie missionnaire, avec un grand talent de catéchiste pour les enfants, de chantre des cantiques et d’organisateur de processions. D’autres frères tels que Jean, Pierre, Nicolas, Jacques, Philippe, Gabriel, Louis, se joindront à Montfort, pour l’aider. À la Pentecôte 1715, selon la tradition, 4 d’entre eux, Louis, Philippe, Gabriel et Nicolas, prononcent leurs vœux  d’obéissance et de pauvreté » et forment le premier noyau des Frères du Saint-Esprit. Mathurin et Jacques n’osent pas faire ce pas, même s’ils sont de fervents disciples de Montfort. Montfort, préoccupé par le projet pastoral de Mgr de Champflour, évêque de La Rochelle, va demander à quelques frères de « faire l’école charitable » à La Rochelle (1715) et à Nantes. Dans son testament du 27 avril 1716, Montfort donne une grande place aux frères et envisage qu’une partie d’entre eux se donne à l’école charitable.

​

Marie-Louise Trichet

Marie-Louise Trichet

Montfort et René Mulot.jpg

Montfort et René Mulot

Montfort and the Brothers of the Holy Spirit.jpg

Montfort et les Frères du Saint-Esprit

 

La mort d’un saint : 28 avril 1716

 

À la mi-mars 1716, le Père de Montfort part à pied au sanctuaire de Notre-Dame des Ardilliers à Saumur, accompagné de quelques frères, confier à Marie l’avenir de ses congrégations et demander des missionnaires. 

Les longues marches, la nourriture souvent déficiente, les douleurs physiques et morales, le peu de repos qu’il prend finissent par avoir raison de sa santé, pourtant robuste.  

 

Immédiatement après le pèlerinage, Montfort part à Saint-Laurent-sur-Sèvre, donner une mission qui va débuter le dimanche des Rameaux, le 5 avril 1716, aidé du Père René Mulot et de son frère Jean, curé de Saint-Pompain. Il organise un accueil extraordinaire pour Mgr de Champflour. Mais après la procession d’accueil, Louis-Marie, épuisé, est obligé de s’aliter : il est atteint de pleurésie aiguë. L’après-midi, il devait prêcher à l’église. Montfort tient à y aller. Le Père Mulot veut l’en dissuader, mais le missionnaire insiste et se lève pour aller prêcher sur la douceur de Jésus : un sermon si touchant que les fidèles en sont émus jusqu’aux larmes. 

 

Le 27 avril, se rendant parfaitement compte de l’état où il est, Montfort demande à se confesser et à recevoir le sacrement des malades. Il appelle le Père Mulot et lui dicte son testament.  Il lui confie la suite de sa mission apostolique et le soin de veiller sur les frères. Le Père Mulot se sent trop faible en force physique et en talents, mais Montfort le rassure et lui dit en lui serrant la main : « Ayez confiance, mon fils, …  je prierai Dieu pour vous. » 

 

Le 28 avril, Louis-Marie demande son crucifix et la petite statue de Notre-Dame de la Route. Devant la grande émotion des nombreux paroissiens venus recevoir sa bénédiction, Louis-Marie rassemble ses forces et se met à chanter deux couplets d’un cantique de la mission : « Allons mes chers amis - Allons en Paradis  - Quoi qu’on gagne en ces lieux - Le Paradis vaut mieux. » (C. 152). Puis après un moment d’assoupissement, il se réveille tout tremblant et dit : « C’est en vain que tu m’attaques, je suis entre Jésus et Marie. Je suis au bout de ma course, c’en est fait, je ne pécherai plus. » Montfort expire avec beaucoup de paix et de tranquillité le 28 avril, sur les huit heures du soir, après huit jours de maladie. Il a alors 43 ans. Lorsque la population apprend la nouvelle, les gens s’écrient : « Le saint Père de Montfort est donc mort ! » Quand Monseigneur de Champflour en est informé, il dit : « Je viens de perdre le meilleur prêtre de mon diocèse. » 

 

La sépulture a lieu le 29 avril. Une foule de chrétiens est venue de toute la région. M. Barrin, Vicaire général de Nantes et grand ami de Montfort, est présent à la célébration et fait graver une pierre tombale à sa mémoire. La tombe de Montfort est située dans l’église paroissiale de Saint-Laurent-Sur-Sèvre.

 

Dans les jours et mois qui suivent la mort de Montfort, sa tombe est objet de pèlerinage. L’Abbé Jean-Baptiste Blain, son fidèle ami, se déplace de Rouen en 1720, pour demander à Dieu de lui accorder, par l’intercession de Montfort, la guérison d’une maladie chronique. Il est exaucé.

 

À cause de la crise de la société au 18e siècle. Et de  la Révolution française, le procès de béatification du Père de Montfort ne commencera que cent ans plus tard, en 1825, grâce au Père Gabriel Deshayes. En 1843 et en 1853, le Père Louis-Joseph Dalin, nouveau Supérieur général, fera deux voyages à Rome pour accélérer le procès de béatification. Celle-ci eut lieu le 22 janvier 1888, par le Pape Léon XIII. Les événements politiques de 1903 et la guerre mondiale 1914-1918 retardent le procès de canonisation qui ne reprend vraiment qu’en 1928 et qui aboutira à la canonisation du Père de Montfort le 20 juillet 1947, par le Pape Pie XII.  Le 19 septembre 1996, le Pape Jean-Paul II vient prier devant le tombeau de l’un de ses pères spirituels qui l’a profondément marqué dans sa dévotion mariale.

doc04257720220315100516_013.jpg

Je suis entre Jésus et Marie
« Deo gratias et Mariæ ! »

20 juillet 1947 – canonisation
Par le pape Pie XII

Scan 4.jpeg

Tombe de Louis-Marie et de Marie-Louise.

Scan 8.jpeg

Jean-Paul II, 19 septembre 1996, devant les tombeaux

bottom of page