Le partenariat est une invitation qui s’adresse à tous. «Aujourd’hui, l’Église est marquée par la spiritualité de communion et le monde par le travail en réseau, en partenariat, en collaboration. Notre spiritualité et notre charisme nous poussent à établir un partenariat toujours plus large et actif avec les personnes de bonne volonté » (30e chapitre général, § 37)
« Partout où ils travaillent, les Frères favorisent la participation des laïcs compétents aux diverses responsabilités. » (C 101).
Le partenariat
La Bonne Nouvelle que Jésus a proclamée, c’est le « Royaume de Dieu » et il a demandé à ses disciples d’aller la proclamer jusqu’aux extrémités de la terre (Mt 28, 19-20). La mission est un chemin de sainteté. Il s’agit d’une vocation universelle pour tous ceux qui sont baptisés dans le Christ. Le charisme que nous avons reçu est un don du Saint-Esprit pour le monde. Nous devons le partager avec les autres.
Comme membres de la famille montfortaine, inspirés par la spiritualité et le charisme de Saint Louis-Marie de Montfort, nous pensons que le chemin spirituel qu’il a parcouru en son temps peut continuer à nous inspirer aujourd’hui encore, dans la manière dont nous entrons en relation avec nous-mêmes, avec Dieu et avec les autres. Tout comme n’importe quel être humain, Montfort, durant sa vie, a cherché le chemin qui mène au bonheur véritable, ce qu’il appelle la sagesse. Ce qu’il a trouvé de mieux c’est de chercher et d’imiter Jésus, la vraie Sagesse.
Comme disciples de Montfort, nous, religieux et laïcs, avons choisi de le suivre sur ce chemin difficile mais gratifiant. La famille montfortaine, avec les Associés et les Collaborateurs, choisit librement de vivre, de partager et de promouvoir ce charisme et cette spiritualité.
Les points principaux de cette partie sont :
Nombreux sont les lieux d’investissement des laïcs dans les missions montfortaines, dans des domaines parfaitement en accord avec le niveau culturel de l’époque, pour lequel, souvent, l’idéal était simplement de « croire ce que croit l’Église ».
Pendant ses missions, Montfort en fait une règle : pour payer les frais de la mission, il ne faut compter que sur la charité des paroissiens. Bien que tout laisse à penser que les «Providence» ne duraient que le temps d’une mission, c’était l’occasion pour les laïcs de bénéficier de catéchèses vivantes, en servant Jésus dans les pauvres et en exprimant leur solidarité avec eux de manière pratique, parce qu’ils considéraient que le pauvre était Jésus lui-même.
Durant les missions de Montfort, des services de toutes sortes étaient demandés aux laïcs. Il est rapporté qu’à Pontchâteau des centaines de personnes ont travaillé gratuitement pour une période de quinze mois, lors de la construction du Calvaire en 1709.
Les processions organisées par Montfort durant les missions qu’il faisait dans les différentes paroisses étaient une activité chère aux laïcs.
Louis-Marie croyait profondément en la grâce des pèlerinages. Au début du Carême de 1716, trente-trois Pénitents Blancs de Saint-Pompain proposèrent au missionnaire de faire, à pied, un pèlerinage d’une semaine entière, jusqu’au sanctuaire de Notre-Dame des Ardilliers, à Saumur. Ce pèlerinage a revu le jour en 1982, sous l’impulsion des Frères de Saint-Gabriel. Chaque année, depuis plus de 25 ans, un bon groupe de laïcs participe à cette marche-pèlerinage pour demander « de vrais missionnaires et la Sagesse, par Marie ».
Ce que les laïcs réalisent avec le missionnaire apostolique n’est qu’un moyen pour « renouveler l’esprit chrétien chez les croyants » par le biais :
de la consécration à Jésus par Marie
Les Frères de Saint-Gabriel, lors de leur 29e chapitre général, ont introduit l’idée du partenariat dans la congrégation, et invité les frères à le réaliser en formant des laïcs et en partageant avec eux le charisme et la mission. Confortés par l’appel de Jean-Paul II aux Supérieurs généraux de la famille montfortaine : « Courage ! Faites que ce trésor (le charisme montfortain) porte du fruit ; il ne doit pas rester caché », au cours du 30e chapitre général, la congrégation invita les frères, une fois encore, à vivre de plus en plus en partenariat avec les autres et leur demanda instamment d’étendre cette relation à toutes les personnes de bonne volonté (Message du 30e chapitre Général N° 37)
Il était encourageant de constater que déjà, dans quelques provinces de la congrégation, la semence du partenariat et de la collaboration avait été jetée en terre et qu’elle avait commencé à germer. Voici quelques expériences réalisées dans différents secteurs de la congrégation.
La Congrégation a pris très au sérieux l’invitation du 30e chapitre général : « Notre spiritualité et notre charisme nous poussent à établir un partenariat toujours plus grand et plus actif avec les personnes de bonne volonté » (Message du 30e chapitre général n° 37)
La Spiritualité du Partenariat
Vivre la spiritualité du partenariat aide à développer une relation intime avec le Corps Mystique du Christ. Celui qui vit ainsi devient sarment vivant de la Vigne : le Christ, et permet à bien d’autres sarments de croître sur la même vigne, formant ainsi une communion aimante et porteuse de fruits, signe du Royaume de Dieu. Ainsi le frère devient capable de témoigner, par la spiritualité du partenariat, au sein de notre congrégation, de ce que l’Église devrait être. C’est une mission prophétique à laquelle il est appelé en ce moment de l’histoire.
La spiritualité du partenariat est une spiritualité de la mission qui demande un enracinement dans le Christ, de l’autodiscipline, de l’engagement et de l’ouverture afin de comprendre et d’être compris par le monde. Nombreux sont les défis que nous lance le monde moderne : un matérialisme qui nie Dieu, une situation économique où se côtoient abondance et misère, guerres et violences de toutes sortes, communautarismes et divisions religieuses. Notre monde est assoiffé de justice et de paix. Proclamer l’Évangile dans ce contexte est la mission de l’Église pour aujourd’hui.
Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus conscients de la dignité et de la liberté des personnes, des droits des gens et de l’égalité entre tous. Il y a un désir de participation démocratique dans la prévision, la prise de décision et l’exécution. Il en résulte un besoin de respecter la spécificité et le pluralisme des identités. Tout ceci conduit à une démocratie participative et plurielle. Aujourd’hui, pour bien des raisons, les laïcs veulent être associés à la vie et à la mission de l’Église.
L’existence des groupes d’associés est devenue une réalité en pleine croissance dans l’Église au cours des 50 dernières années. Comme résultat de l’invitation de Vatican II au renouveau, un intérêt s’est manifesté pour la manière d’unir et de vivre des charismes communs selon des styles de vie différents. Des groupes d’associés, composés de laïcs et de membres de congrégations religieuses, ont trouvé, les uns chez les autres, un attrait commun pour partager le charisme et la mission d’un institut.